lundi 24 janvier 2011
Hiver
Inchis
în lada veche
trecutul se topeste încet
nume reci
în agende dezvelite
neveniri descîntate demult
scriitura descarnata
iarna
la marginea lumii
dimanche 23 janvier 2011
Cuvintele, eu...
cuvintele se strîng
in cutiile lor
invelite cu lumina grea
a asfintitului de toamna
adun în pumn
sunetul lor îndepartat
indiferent
ca un tropot de cal
pe o strada pustie
trec cu ele
vai întinse sub umbra mea
cuvintele
eu
urzirea ta vie
cuvintele
eu
o specie rara
a trecutului apropiat
cuvintele
eu
in soapta gîndind
taina ta
cuvintele
eu
cu gustul fantomei
în sînge
cuvintele
eu
inchisa într-un infernal ghetar
din fiordurile gîndului tau
Haïku, de Jack Kerouac
Après la route, Jack Kerouac s’installe dans une spiritualité nouvelle, le bouddhisme, dont il pratique moins le côté méditatif que celui littéraire. Séduit par le haïku, comme beaucoup d’autres poètes américains à la même époque, il devient « le seul maître du genre » selon Allen Ginsberg, le gourou de la beat generation. Ce volume en est la preuve, mais l’alchimie s’est produite dans ses romans aussi, où la phrase devient plus courte, « douce, avec un saut de pensée soudain ». Mélancolie et blues, trois lignes de suprême modestie, une poésie faite pour être dite ou chantée, des esquisses, comme le dessin commencé dans la rue par un peintre à la dérive. « Amérique : permis de pêche/le permis/De méditer ». On croirait presque ce qu’il écrit à sa traductrice italienne, toutes ses œuvres sont « de la poésie transformée en drame narratif ».
(Publiée dans Regards)
Jack Kerouac, Le livre des haïku, édition bilingue, La Table ronde,
23 €
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